Technique du gouaché : interview de Claire-Chine Hardion
Claire-Chine Hardion est titulaire d’un diplôme des Métiers d’Arts à l’Ecole de la Bjop ( Union française de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, des pierres et des perles ) et est designer freelance en Joaillerie et Haute Joaillerie à Paris. Celle-ci a eu le privilège de travailler avec certains joailliers de la Place Vendôme et plusieurs maisons a l’international.
Formatrice pour l’Atelier d’Émeraude, nous lui avons posé quelques questions sur le gouaché.
Comment vous est venu le goût de ce métier ?
J’ai grandi dans l’amour de l’Art, des plantes, de la photo, du bricolage, mes parents étant très créatifs et manuels. J’ai été portée par ma culture familiale originaire du Mexique, remplie de couleurs et de mythes et légendes. Depuis cette année je suis professeur dans deux écoles de joaillerie, en Gouache joaillière, Design et Histoire du Bijou.
J’ai toujours aimé bricoler : sculpture, soudure, modelage… et évidemment l’art, le dessin, créer des trésors.
Claire-Chine Hardion
J’ai exploré plusieurs voies artistiques dont le cinéma d’animation, l’illustration, tout en continuant de fabriquer de petits objets, des bijoux fantaisie… j’ai vu les limites de mes connaissances techniques quand mes créations n’étaient plus à la hauteur de ce que j’attendais comme rendus. J’ai compris que ce que je croyais être un passe temps était bien plus enraciné en moi. Lors des JPO en mars 2013 à la Bjop, j’ai découvert les gouaches de bijoux et j’ai eu un réel coup de cœur… créer des objets si beau, si précieux, et tant chargé de symboles, d’une sorte de magie propre à chaque individu m’a emportée !
J’ai eu la chance d’avoir une professeur de gouache formidable. C’est elle qui m’a donné le goût du gouaché en me transmettant avec générosité et pédagogie cette discipline. Je lui dois beaucoup.
Quelle est votre formation initiale ?
J’ai suivi un Diplôme des Métiers d’Art, Art du Bijou et du Joyau, à l’Ecole aujourd’hui renommée HJO, anciennement BJOP à Paris. J’ai pu accéder directement au diplôme car j’avais en ma possession un cursus en Arts Appliqués.
Quel était votre premier poste ?
J’ai commencé ma carrière en tant que designer freelance dès l’obtention de mon diplôme. J’ai pris de 2016 à 2018 un poste fixe chez la Maison Mellerio dit Meller rue de la Paix à Paris en tant que designer et gouacheuse joaillerie, haute joaillerie, objets précieux.
Comment avez vous connu l’Atelier d’Emeraude ?
Il y a eu un très heureux concours de circonstances en septembre dernier. En effet, je souhaitais de plus en plus me lancer dans l’enseignement en complément avec mon métier de désigner… Et Sandrine EBER m’a contactée via Linkedin. Nous avons rapidement eu l’occasion de nous rencontrer et j’ai eu l’honneur d’obtenir sa confiance pour assurer des cours à l’Atelier d’Émeraude.
De votre point de vue, quelles sont les qualités requises pour la technique du gouaché ?
Je crois que pour gouacher, il faut de la patience et de la persévérance. De l’humilité aussi… que ce soit en création ou en gouache, savoir remettre son travail en question et apprendre les uns des autres est, à mon sens, le plus important.
Votre plus belle expérience en terme de rendu ? Meilleur souvenir ?
J’ai beaucoup de très bons souvenirs qui marquent mon parcours; les plus précieux sont les remerciements des personnes pour lesquelles j’ai créé un bijoux important pour leur histoire personnelle… en terme de rendu, j’ai réalisé un gouaché d’un collier appelé « Jardin d’hiver » que j’ai créé avec des fleurs en émail et des perles noires, dont je suis très fière.
Le projet le plus complexe ?
C’était une série de 6 gouaches de présentation haute joaillerie. Les designs étaient déjà faits et la maison souhaitait des gouaches de présentation. Les bijoux étaient magnifiques avec des pierres d’une grande beauté. La complexité a été dans la multitude de détails à peindre et tout cela avec un délai extrêmement court.
Quels conseils pour une personne qui désire se perfectionner / spécialiser sur cette technique ?
Je vous donne une phrase que je garde en tête à chaque fois que je peins: « la lumière vit sur le métal et dans les pierres. On doit voir ma peinture vivre. » voici aussi une autre astuce: apprendre à respirer.
La concentration est telle quand on peint, qu’il arrive de retenir son souffle. La main , dans se cas-là, se tend et ce n’est pas bon, on perd en précision. Enfin, ne surtout pas hésiter à refaire son travail et pratiquer. Peindre et créer sont deux choses qui ne sont jamais acquises et c’est ce qui rend le métier passionnant, à mes yeux.